Itinéraire d'un passionné
Lorsque j'ai retrouvé mon copain Philippe après 15 années d'exil professionnel, il avait troqué sa casquette (son casque) de président de moto club pour un chapeau (noir) d'éleveur de chiens (noirs),
Je ne connaissais pas le berger belge et je fis connaissance avec ses compagnons : Rebelle, le caractériel, Gypsie avec ses airs de vielle gitane, Shunka mon pot de colle à moi et Djack l'aristocrate, le chien sympa par excellence,
Philippe, à force de bavardages, m'enseignait le parler chien, le penser chien et j'appris ainsi à les apprivoiser, hasard fit qu'il communiqua sa passion à Antoine, mon fils, qui en fait aujourd'hui son métier en tant que maître chien militaire.
Les vieux sont partis un à un et l’attention et le bien être que Philippe leur a apporté jusqu'au bout du chemin n'est pas banal. Même vieux, parfois malade, il leurs a administré les soins contraignants et onéreux avec la générosité du cœur qui le caractérise.
Philippe m'a bluffé par son sens aigu de la psychologie canine et même de la psychologie tout court. « Les chiens, bien que n'ayant pas la parole, sont souvent plus simples, plus basiques,plus normaux que les humains dit-il. Le chef de la meute c'est lui. Jamais d'embrouille ! . On parle des heures devant le cantou « du cantalou » en oubliant à nos pieds les nombreux animaux qui cohabite en harmonie.
Philippe règle tous les problèmes, conseille avec une analyse précise, exhaustive, juste. C'est la Françoise Dolto du toutou, la super Nannie du berger belge, la Macha béranger du groenendael et je sais que vous êtes nombreux, vous les amis du monde canin à chercher en lui des propos rassurants.
La notion d'éleveur de chien prend ici la dimension de la vie entière du chien. Philippe tient à ce que ses chiots soient placés dans de bonne mains avant toute chose. Seul le bien être et le bonheur de l'animal compte.
Tous ceux qui ont eu le privilège d'obtenir un chien de la longère aux loups me comprennent et apprécient leur chance.
La vie est douce à Virolle et j'apprécie encore nos promenades à moto sur les sentiers tordus du plateau de millevaches. La moto de Philippe est rustique, discrète fiable, elle ne brille pas de tous ses chromes, ne joue pas les frimeuses . Il l'a voulu ainsi, tout comme sa couleur : noire, question de goût sans doute...
Jiwy et Atos